mardi 16 octobre 2012

Petits Mickeys (3)

Ces trois "boîtes" sont le résultat d'un projet qui me tenait à coeur. J'en avais fait une première version il y a plusieurs années, à partir de laquelle j'ai produit un travail encré en avril dernier. C'est cette nouvelle version, plus propre, que je présente ici rapidement.
Au départ, le projet répondait à un sujet d'arts plastiques sur le vaste thème du mouvement... J'avais conçu un truc assez dense -que dis-je ?- j'avais pondu et développé un paquet de principes visuels avec tout plein d'idées rigolotes tous partout j'en ris encore ha ha c'était marrant. Je serais intarissable à ce propos si quelqu'un de gentil avait l'amabilité de m'écouter amoureusement, mais ce n'est pas le cas semble-t-il. Je vais donc m'engager dans un périlleux exercice de synthèse.

L'idée était de mettre en scène dans un décor industriel plat et très codifié des petits personnages tous identiques et grégaires, et de les inclure dans une sorte de processus mécanisé cyclique. Ce sont donc les "mikays", sorte de lemmings infatigables, qui parcourent une étrange usine et traversent des machines qui les broient, les écrasent, les détruisent avant de les rapiécer et de les renvoyer dans le circuit. Pourquoi des "boîtes" ? En fait, le volume implique dans la lecture du processus une action physique du spectateur : il prend la boîte, observe une face qui correspond à une étape de la chaîne, tourne la boîte pour connaître l'étape suivante, et ainsi de suite... Le lien entre les différents blocs est assuré par une nomenclature sur les portes qu'empruntent les personnages.
Donc, d'une part, c'est un peu plus vivant que si le schéma s'établissait à plat et d'autre part ça plonge le spectateur dans un paradoxe ébouriffant. Il se remue pour lire l'histoire, il produit donc un mouvement physique. Cette lecture lui permet de parcourir l'usine exactement comme un mikay, il effectue ainsi un déplacement imaginaire, un mouvement mental. De ce mouvement mental naît l'illusion général de la narration : celle d'un mouvement dont serait animé les personnages. Or, étant donné que le procédé est cyclique, il n'a ni début ni fin et il ne s'inscrit pas vraiment dans un temps. C'est un mouvement perpétuel qui est la fixité même : rien ne change, rien ne bouge. Waow ça c'est hyper trop chelou comme raisonnement. 

Bon, il est vrai que ce n'est pas ébouriffant, et ce n'est pas tout à fait un raisonnement. C'est plutôt un concept qui unifie plusieurs idées du mouvement et supporte des principes visuelles. Mais bon, j'étais au lycée quand même alors hein heu ouais maintenant ça va bien. 

C'était plutôt chouette et stimulant à faire, j'ai du créer une petite signalisation intérieure à l'usine, concevoir les "machines", établir des correspondances entre les boîtes par des conduits et des portes... Ce qui était nettement moins chouette c'était de dessiner 120 fois le même personnage, faire des grands aplats noirs, coller les putains de feuilles sur les putains de blocs en carton etc.... 

Je me suis quand même bien amusé.           












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